Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Rêveries
l'ete de tous les dangers
4 juillet 2022

L'été de tous les dangers - Devoir de Lakevio No 130 - Incipit

 

Incipit

« Comme il faisait une chaleur de trente-trois degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert. »
Me voilà à Paris. Le voyage en incipit n’est connu que des rêveurs et de quelques excentriques anglais, les rois du voyage depuis le Grand Tour jusqu’à nos jours. Voyager en incipit nous épargne les attentes interminables dans des aéroports bondés, paralysés par une pénurie de personnel et des grèves surprises ; l’incipit économise nos nerfs en évitant de voyager dans des voitures de chemin de fer remplies de touristes, de wagons à la climatisation absente alors qu’il fait une chaleur de trente-trois degrés sur le boulevard Bourdon.
Je n’ai pas revu la Ville lumière depuis 2017, c’était bien avant le port du masque dans les transports publics. Mimi mourait dans l’espace intersidéral dans ce luxueux paquebot de la Bastille, les chinois confondaient course à pied et visite, dans les salles du musée Picasso où se tenait une exposition thématique du peintre considéré comme l'un des fondateurs du cubisme, « 1932, année érotique », un foule immense, massée sur les Champs Élysées rendait un dernier hommage à Johnny comme ce lundi 1er juin 1885 lorsque le catafalque de Victor Hugo se fraya un chemin dans une foule de près de trois millions de personnes.
- Vous avez fait un bon voyage ?
- Un voyage rapide et confortable.
- Vous êtes venu comment ?
- En Flaubert !
- Le retour aussi ?
-Non, le retour se fera en Conan Doyle, les chutes du Reichenbach se trouvent à 43 kilomètres du petit village dans les montagnes.
« Élémentaire » fut la dernière parole que prononça l’Inconnu du Nord-Express avant de tourner les talons et de me laisser en plan au coin d’une rue. Un imposant parapluie bulgare ruisselant de pluie m’encombre. Il pleuvait quand je suis parti, à l’aube. Le Lombach rugissait au fond de la vallée, les eaux gonflées par les pluies. Un orage violent avait ponctué la nuit. Le seul inconvénient du voyage en incipit, c’est qu’il est impossible de dire quel temps il fait à Paris ce lundi matin 4 juillet 2022 à 08h29. L’esprit est à Paname mais la carcasse se traîne dans la cuisine pour tenter de confectionner un déjeuner (petit-déjeuner dans la capitale française). Il a cessé de pleuvoir. Des nuages passent aux flans des crêtes rocheuses. Un coq chante depuis un bon quart d’heure.
- Vous faites quoi à Paris ?
- J’ai un rendez-vous, un devoir à rendre, et quelques ratons laveurs à adopter.
- C’est où votre rendez-vous ?
Debout devant le zinc d’un bar tabac je converse avec « un grand plombier zingueur habillé en dimanche et pourtant c’est lundi. » Le gars m’abandonne en disparaissant dans le soleil. Le patron du bar ne croit pas une seconde que trois paysans viendront régler les consommations.
La cafetière italienne est sous pression et l’odeur du café se répand dans la cuisine ouverte sur le salon salle à manger et fini par réveiller mon fourmilier apprivoisé. C’est un descendant du fourmilier géant que Dali promenait dans les rues de Paris à la fin des années 1960. Les nuages s’évaporent peu à peu et de timides rayons de soleil réchauffent le petit village dans les montagnes.
Pour me déplacer dans Paris j’ai un plan envoyé par bélinographe. C’est le Goût qui depuis quelques années propose le devoir du lundi, avant c’était Lakevio. Mon premier devoir date du 6 mars 2016.
Je suis en perdition dans Paris avec un bélinogramme et des instructions concoctées par le Goût.

« Devoir de Lakevio No 130
C’est le dernier devoir de l’année.
Alors je me fais plaisir.
J’abandonne Montmartre pour les quais de la Seine.
Cette toile de John Salminen me plaît.
C’est une raison suffisante pour que je vous demande ce que vous pensez en voyant cette « boîte » de bouquiniste.
À moi elle évoque comme dit Françoise Hardy « Tant de belles choses ».
Et à vous ?
Peut-être ne serez-vous pas encore partis en vacances lundi. »

Je dois trouver une boîte de bouquiniste, peinte en automne, alors qu’il fait une chaleur de trente-trois degrés, sur le boulevard Bourdon. Dans mon souvenir, il n’y avait pas d’arbres entre les bouquinistes et la Seine, cette Seine chantée sur les scènes du monde entier par Piaf, Montand, Aznavour, Patachou, Trenet, Mireille Mathieu.
J’ai envoyé un pneumatique à Heure-Bleue pour obtenir quelques éclaircissements. En attendant une réponse à mon pneu, je fouille mes cartons de livres. Mes livres dispersés aux quatre points cardinaux sont enfin réunis dans ma cave. Il me reste à commander des bibliothèques à une entreprise suédoise de prêt à monter et de passer des journées entières à déchiffrer le mode d’emploi traduit de l’idiome d’August Strindberg en 23 langues par une intelligence artificielle. A l’évocation de Strindberg, je pense à « Mademoiselle Julie », que j’ai vu à la Comédie de Genève en novembre 1988. Une mise en scène de Matthias Langhoff qui a fait date. Une pièce que j’ai revue au théâtre de l’Athénée à Paris en janvier 1989 dans la même distribution. Cette production de la Comédie de Genève a triomphé sur toutes les scènes d’Europe. Au tréfond d’un carton, je trouve le livre que je cherchais, le seul que j’ai acheté dans une « boîte » de bouquiniste. C’est « Creezy » un roman de Félicien Marceau, prix Goncourt 1969. Cette histoire a été adaptée au cinéma sous le titre « La race des seigneurs ». Réalisé par Pierre Granier-Deferre le film est sorti le 10 avril 1974, une semaine après la mort de Georges Pompidou.
Heure Bleue ne répond pas. Elle est occupée à rédiger son devoir du lundi.
Françoise Hardy me donnera peut-être un indice. J’enclenche mon vieux lecteur à K7 et j’écoute « Tant de belles choses ».
J’ai glissé les pages manuscrites de mon devoir du lundi dans une grande enveloppe. J’ai jeté cette enveloppe dans la boîte aux lettres qui est adossée à l’agence postale, qui est aussi un tea-room, une boulangerie et un magasin de dépannage. A 18h15, le chauffeur du car postal videra la boîte et le lettre commencera un voyage qui la mènera dans différents centres de tri automatique. Elle arrivera du côté de Montmartre à 5h, quand Paris s’éveillera…
C’est le dernier devoir de la saison.
« La cloche a sonné, l’école est finie.
Donne-moi ta main et prends la mienne… »

Publicité
Publicité
3 juillet 2022

L'été de tous les dangers - En blanc et noir, avec une touche de gris

Un dimanche d'été à Berthoud

50A3171E-C890-4FE7-AC20-477E85239C55

6927AF63-B357-491C-B3CF-243685C3A97F

424962A0-4A94-422D-A3C5-B68DE6126CD6

1 juillet 2022

L'été de tous les dangers - Escapade à Zurich, temps maussade

27FCE821-EEA0-464A-99FC-02BB6886C4B7

2431E8D4-2703-4591-84BF-E63A31B4496A

30 juin 2022

L'été de tous les dangers - Le petit village des vacances de mon enfance

Le jardin de Lignières
État du jeudi 30 juin 2022

ABE9B719-66DD-4336-9A2C-BD761DD39DC1

E1254EF3-2CCE-4054-8E8C-18D0A369D8C9

8B5887C7-379E-4F41-B3D5-C9D7D4A84914

8FD6BA87-9000-4622-A658-2D98440D5AED

385D1DE0-E47F-44E5-9437-CA3001A794E4

29 juin 2022

L'été de tous les dangers - Belle journée d'été

Le petit villsge dans les montagnes

24F787D2-3323-49A4-A15F-59AD040468D5

Publicité
Publicité
25 juin 2022

L'été de tous les dangers - Cafés

DAA2272F-D559-4004-8920-3D79E7E39E3C

 

Interlaken - Berne, wagon-restaurant, espresso, croissants et lecture
Le Niesen vu du train
Espresso et bouquet au Versa bar

C90019EE-2F02-45B7-95D1-7950B3630659

7D8165BE-AEE4-4817-8E08-D8D2AAEFBBB4

0057378B-501A-459A-827B-CDCAA7B39DE4

24 juin 2022

L'été de tous les dangers - « les nuages qui passent là-bas… là-bas … les merveilleux nuages ! »

Nuages, pluie, soleil, nuages noirs, grosse pluie, soleil timide, averse et en fin de journée retour du soleil. Telle fut la journée dans le petit village dans les montagnes.

E988673E-52C7-4580-B7CB-6F693B339F3A

0F5C60AC-827C-4851-BC0A-D5E5FFCEED13

A75A23CB-D66C-4CE6-ACCA-F84267C7AF5C

E0EC63B9-FD53-4130-AD6C-8D6F1A074F6A

04245B23-A7BB-4C06-87FE-A33FB98D901A

AC2C67C0-73CF-448E-B6D2-0ABD49A648B3

65101ED9-1106-4759-9AFA-3449E9C9EB3A

ABA39AB7-B596-4AF7-9778-A2F495C67AEE

23 juin 2022

L'été de tous les dangers - La déesse blanche (au second plan, à droite du manche de la cuillère, au-dessus du verre)

D8AB8467-C447-4A01-BD8A-16E14B2DCF08
Berne, 15h34, Versa bar
Iced doppio

 

Sommeil, fils de la nuit et frère de la mort ;
Écoute-moi, Sommeil : lasse de sa veillée,
La lune, au fond du ciel, ferme l'œil et s'endort
Et son dernier rayon, à travers la feuillée,
Comme un baiser d'adieu, glisse amoureusement,
Sur le front endormi de son bleuâtre amant,
Par la porte d'ivoire et la porte de corne.
Les songes vrais ou faux de l'Érèbe envolés,
Peuplent seuls l'univers silencieux et morne ;
Les cheveux de la nuit, d'étoiles d'or mêlés,
Au long de son dos brun pendent tout débouclés ;
Le vent même retient son haleine, et les mondes,
Fatigués de tourner sur leurs muets pivots,
S'arrêtent assoupis et suspendent leurs rondes.

Ô jeune homme charmant ! couronné de pavots,
Qui tenant sur la main une patère noire,
Pleine d'eau du Léthé, chaque nuit nous fais boire,
Mieux que le doux Bacchus, l'oubli de nos travaux ;
Enfant mystérieux, hermaphrodite étrange,
Où la vie, au trépas, s'unit et se mélange,
Et qui n'as de tous deux que ce qu'ils ont de beau ;
Sous les épais rideaux de ton alcôve sombre,
Du fond de ta caverne inconnue au soleil ;
Je t'implore à genoux, écoute-moi, sommeil !

Je t'aime, ô doux sommeil ! Et je veux à ta gloire,
Avec l'archet d'argent, sur la lyre d'ivoire,
Chanter des vers plus doux que le miel de l'Hybla ;
Pour t'apaiser je veux tuer le chien obscène,
Dont le rauque aboiement si souvent te troubla,
Et verser l'opium sur ton autel d'ébène.
Je te donne le pas sur Phébus-Apollon,
Et pourtant c'est un dieu jeune, sans barbe et blond,
Un dieu tout rayonnant, aussi beau qu'une fille ;
Je te préfère même à la blanche Vénus,
Lorsque, sortant des eaux, le pied sur sa coquille,
Elle fait au grand air baiser ses beaux seins nus,
Et laisse aux blonds anneaux de ses cheveux de soie
Se suspendre l'essaim des zéphirs ingénus ;
Même au jeune Iacchus, le doux père de joie,
A l'ivresse, à l'amour, à tout divin sommeil.

Tu seras bienvenu, soit que l'aurore blonde
Lève du doigt le pan de son rideau vermeil,
Soit, que les chevaux blancs qui traînent le soleil
Enfoncent leurs naseaux et leur poitrail dans l'onde,
Soit que la nuit dans l'air peigne ses noirs cheveux.
Sous les arceaux muets de la grotte profonde,
Où les songes légers mènent sans bruit leur ronde,
Reçois bénignement mon encens et mes vœux,
Sommeil, dieu triste et doux, consolateur du monde !

Théophile Gautier
21 juin 2022

L'été de tous les dangers - L'Éte, le bel été

Solstice d'été à 11h13

Été

Et l’enfant répondit, pâmée
Sous la fourmillante caresse
De sa pantelante maîtresse :
« Je me meurs, ô ma bien-aimée !

« Je me meurs : ta gorge enflammée
Et lourde me soûle et m’oppresse ;
Ta forte chair d’où sort l’ivresse
Est étrangement parfumée ;

« Elle a, ta chair, le charme sombre
Des maturités estivales, —
Elle en a l’ambre, elle en a l’ombre ;

« Ta voix tonne dans les rafales,
Et ta chevelure sanglante
Fuit brusquement dans la nuit lente. »

Paul Verlaine

19 juin 2022

L'été de tous les dangers - Entremets

Interlaken, 15h33, 32,3 degrés
Confiserie Tea-Room Rieder
Espresso et entremets
(La salle est réfrigérée)

2AFFA4A9-058D-4A05-91F6-86445D7A5320

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 > >>
Rêveries
Publicité
Rêveries
Newsletter
CINÉMA

- Mais... c'est l'intervention de cette grosse femme... C'est un ptit peu... enfin... ça va très loin.
- C'est là que je me rends compte que malheureusement, je vous ai beaucoup moins bien réussi que le porc.

Pierre et Thérèse.
Le père Noël est une ordure 

 

GUERRE

Valéry

Archives
Publicité