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Rêveries
coccinelles
27 mars 2012

Venise

Pagaille au rez-de-chaussée de la Maison des delphiniums. Cartons à chapeau, malles, valises en carton sont entassés en une montagne brinquebalante. Les coccinelles plient bagage. A leur demande, le chat jaune a envoyé un télex à son vieux pote, un matou âgé, à la gare de Berne. Il le prie d’intervenir auprès du perroquet du mécanicien de la Pacific 231 afin qu’il fasse un arrêt spécial devant la Maison des delphiniums. Les coccinelles s’exilent à Venise. Un compartiment leur a été réservé dans une voiture de la Compagnie internationale des wagons-lits du train qui relie la ville fédérale à la Sérénissime. En fin de soirée, les coccinelles sabreront le champagne dans le wagon-restaurant…

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18 mars 2012

Il pleut sur la campagne

Il pleut sur la campagne perdue au milieu de la ville, enserrée entre la Maison des delphiniums et l'arrêt du tram 9. La pluie fine et persistante n'incite pas le chat jaune à une partie de chasse. A l'Adriano's bar c'est la foule. Les poussettes envahissent l'espace entre les tables. Les bébé gazouillent tandis que les parents lisent la presse dominicale. Le supplément littéraire du journal Le Temps est consacré à Jean-Jacques Rousseau.
Il pleut, gouttes d'eau glacées qui s'écrasent sur des parapluies multicolores. Les coccinelles n'ont pas quitté la Maison des delphiniums. Elles bouclent leur malle. Elles ont décidé de s'exiler à Venise. La maison est vendue, elles s'en vont. Le maître des lieux lui empile les cartons. Il emballe livres, documents, habits.
Il pleut sur la campagne.
Rousseau, promeneur solitaire, chemine sur les sentiers détrempés en rêvant. A la T.S.F. on joue Mozart.

13 mars 2012

Vénus et Jupiter

A l’Adriano’s bar c’est l’heure creuse. L’heure de l’apéritif du soir n’est pas encore commencée et les mères de famille avec leur landau ont déserté la salle. Les clients dispersés ont l’air de somnoler.
Un avion passe au-dessus du Palais fédéral, une trainée blanche l’empêche d’être discret !
Près de la Maison des delphiniums, les chatons d’un saule invitent à l’ivresse du pollen les premières abeilles de l’année. Quand le soleil a fini de se coucher et que la nuit enveloppe de noir le décor, dans le ciel, planètes et étoiles s’allument. En cette période, en direction de l’ouest, on voit la conjonction de Vénus et de Jupiter. Sur le palier du deuxième étage de la Maison des delphiniums, les coccinelles ont installé une longue vue pour assister à l’événement. 
003  004

 

12 mars 2012

Les cartons...

 Les coccinelles font un vol plané du 2e étage au rez-de-chaussée, elles ont entendu des bruits dans la cuisine du bas. Elles se trouvent nez-à-nez avec une pile de cartons pliés et des caisses en plastique. Elles décident de s'informer auprès du chat jaune qui parfois rôde près de la Maison des delphiniums. Elles envoient un pneumatique au félin. Epuisées par les incessantes montées et descentes dans l'escalier monumental, elles s'endorment pour une sieste dans un des deux clubs havane du salon télé.
A leur réveil, elles trouvent une réponse du tigre en miniature. Sur une feuille démesurée, des pattes de chat racontent que le maître des lieux va déménager et que les cartons serviront à empaqueter vaisselle, souvenirs, habits et livres. La lettre s'achève par un coup de tonnerre, la Maison des delphiniumes est VENDUE. Le chat jaune tient l'information d'oiseaux perchés sur des fils électriques.
Les coccinelles abasourdies par cette lecture tombent en pâmoison. 152

25 février 2012

Carnaval à Berne

 

Troisième jour de carnaval à Berne.

À la mi après-midi, les cliques défilent dans la vieille ville.
Le soir, elles s'affrontent sur des scènes en gradins dans la rue qui descend vers la fosse aux ours.

À la Maison des delphiniums le maître des lieux c'est endormi dans le salon télé, affalé dans un club des années trente. Le cidre de Bayeux bu pendant le dîner y est sans doute pour quelque chose.

Les coccinelles déguisées en bêtes à bon Dieu en profitent pour prendre la poudre d'escampette. Elles ont télégraphié au chat jaune qui parfois hante les parages. Il les transportera au carnaval...

 
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7 février 2012

Température négative

Le vent siffle dans le conduit d'aération. La température extérieure est sous la barre du zéro depuis plusieurs jours. L'eau froide de la cuisine du rez-de-chaussée ne coule plus, sans doute que le tuyau a gelé! Le dépanneur et la compagnie d'assurance ont été alertés. Dans la Maison des delphiniums, tous les radiateurs fonctionnent à plein régime pour lutter contre les courants d'air qui s'infiltrent de partout. Toutes les écoutilles sauf deux sont fermées. Dans la chaleur relative de la maison, les coccinelles paressent sous un édredon. Cette après-midi, les bêtes à Bon Dieu ont fait du patin sur l’eau gelée de la soucoupe du gardénia. La température dans l’entrée principale, qui sert de jardin d’hiver, avait chuté à -4! Un chauffage réchauffe d’urgence cette pièce jugendstil.

28 janvier 2012

Nuit 9/16 - Road movie

Midi, à l'Adrianos la machine à café est sous pression. Les clients avalent des doppi accompagnés de croissants ou de sandwiches. Les quotidiens valsent d’une table à l’autre distillant une actualité morose. Dans les pages culturelles, Léonard Cohen et Juliette Gréco ont des articles pour la sortie de leur galette respective.
« Suzanne takes you down to her place near the river »

Treize heures trente, la Ville des ambassadeurs fait la sieste sous un édredon nuageux. Les 47e journées de Soleure s’achevaient hier. Le soleil tente une percée, les nuages résistent. Le Jura, au loin est blanc.

Dix-sept heures, retour à Berne. La piscine de Wyler est agitée par les baigneurs. Près du plongeoir, une serviette de bain, une serviette de bain verte avec des coccinelles imprimées sur le tissus, oubliée il y a quelques jours retrouve son propriétaire. Les bêtes à Bon Dieu qui batifolaient sur le plongeoir ont repris place instantanément sur la serviette de bain verte.

Dix-neuf heures, les coccinelles sont de retour dans la Maison des delphiniums. Il neige…

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Judy Collins & Leonard Cohen - "Suzanne"

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Au sujet des journées de Soleure:

Les journées de Soleure ont célébré hier leur cérémonie de clôture. L’heure est donc venue de faire un petit retour sur ce qu’a présenté cette riche édition 2012.
Palmarès
Cœur battant du festival, la section « Panorama Suisse » a présenté un choix de films de tous genres et de toutes durées qui amenèrent à Soleure plus de 55'000 spectateurs (un record). Certains d’entre eux étaient en compétition pour le « Prix de Soleure » car ils se distinguaient par un thème « traitant de l’homme et de questions touchant à la vie en société ». Sous ce slogan (des plus vagues), ce sont donc huit films (documentaires et fictions) relativement engagés qui ont concouru à un prix qu’a remporté, logiquement, le poignant « Vol spécial » de Fernand Melgar (dont vous trouverez notre critique ici) . Le « Prix du Public », quant à lui, est revenu au merveilleux « Die Wiesenberger », portait émouvant d’un groupe de montagnards suisses-allemands qui, entre tradition et show-business, essaient de conserver l’authenticité de leur yodel.
La rédaction de cinéma.ch, elle, aura aussi remarqué – entre autres – un documentaire au regard extrêmement intelligent et sans pathos sur l’intégration de Tziganes dans une petite ville de Roumanie : « Scoala Noastra » de Miruna Coca Cozma et Mona Nicoara ; le fort sombre portrait dressé de la société campagnarde suisse dans « Verdingbub » de Markus Imboden ; et « Giochi d’estate » de Rolando Colla, sur lequel nous parions pour le quartz 2012 du meilleur film suisse !
Cinéma ?
Le cycle « Au-delà du cinéma » mettait lui à l’affiche dix films qui questionnent les frontières du cinéma classique. Quelles sont les nouvelles formes de réalisation que permettent les technologies actuellement disponibles ? A l’ère du « Do It Yourself », il était temps de donner une vraie place à ce type de productions souvent hybrides et profondément originales qui ont constitués certains des plus beaux moments de la semaine (ainsi « People I Could Have Been and Maybe Am », de Boris Gerrets).
Autour des films
Mais au-delà de la projection de films, il est important de noter que les Journées de Soleure sont aussi un rendez-vous incontournable pour la profession. Ainsi, toute une série de discussions ouvertes au public ont eu lieu lors de ces journées 2012. Par exemple, une réflexion sur « comment lire un scénario » en la présence de la réalisatrice Anna Luif qui présentait à cette occasion son propre travail d’écriture ; ou un débat sur les frontières entre fiction et documentaire animé, entre autres, par Jean Perret (responsable du Département cinéma à la HEAD-Genève) et François Bovier (professeur à l’université de Lausanne).
Tout un programme passionnant qui aura permis au nombreux public de circuler librement entre films les plus divers et les conférences, afin de se faire une image nouvelle d’un cinéma suisse en pleine ébullition !
Seul regret : de nombreuses œuvres en allemand ou en suisse allemand n’étaient pas sous-titrées, ce qui n’est pas particulièrement encourageant quant à la communication entre cinéastes et cinéphiles dans notre pays…

Par Adrien Bordone – le Vendredi 27 Janvier 2012
24 janvier 2012

Nuit 5/16 - La vie devant soi (1975)

la vie devant soi

Sur le lit de la chambre d'amis située au 1er étage de la Maison des delphiniums un roman est posé sur l'oreiller, "La vie devant soi" d'Emile Ajar. Il s'agit d'une édition de 1975 à l'époque du Prix Goncourt, avant que le nom de Romain Gary ne reprenne place sur la page titre.
Quelqu’un relit l'histoire de Madame Rosa et de Momo. Les pages ont un peu jaunies, le temps a bouffé le papier qui avec constance se désagrège.
Dehors, une averse de neige blanchit le jardin et le décor. La maison est silencieuse. Dans la cuisine du 2e, la vaisselle entassée dans un lave-vaisselle est ripolinée dans un ronron de félin. Du salon télé s'échappent des bouts de dialogue d'une dramatique, les coccinelles ont disparu, dans la salle de bain du 1er l'eau du lavabo goutte en rythmant les secondes.
Le fantôme de Flora passe dans la cage d'escalier, les marches en chêne massif craquent et la robe en mousseline fait un léger courant d'air.

22 janvier 2012

Nuit 3/16 - Bassin

Dix minutes avant quatre heures et demie de l'après-midi, une voix féminine douce mais ferme annonce aux nageurs que la piscine va fermer dans moins d'un quart d'heure. C'est l'exode vers les sorties. Les douches sont prises d'assaut, certaines n'ont plus d'eau chaude! Les habitués qui alignent des longueurs crawlent jusqu'à l'ultime instant. Peu à peu l'eau du bassin de 25 mètres devient lisse comme un miroir. Dans l'agitation du départ quelqu'un a oublié près du plongeoir une serviette de bain, une serviette verte avec des coccinelles imprimées sur le tissu. A l'extérieur un vent modéré frisquet permet aux nuages, aux merveilleux nuages, de filer vers l'est.

 Berne, piscine de Wyler
Dimanche 22 janvier 2012

21 janvier 2012

Nuit 2/16 - Compagnie des wagons-lits

Dans le salon télé de la Maison des delphiniums le maître des lieux regarde un épisode de Le Floch enregistré la veille sur une bande magnétique. Les coccinelles ont volé du deuxième au premier étage. Elles tricotent des moufles pour la Croix-Rouge, des moufles à trois doigts pour les lépreux de Djakarta! Elles se sont installées dans le petit salon Charles X - Louis XV. Sur un écran à plasma sanguin où est projeté "Le père Noël est une ordure", Thérèse apprend les points de croix aux bêtes à bon Dieu. Devant la Maison des delphiniums passe une route en tarmacadam. Des automobiles s'y faufilent croisant parfois un bus rouge, le 26 de Bernmobil. En contrebas de la chaussée, une ligne de chemin de fer longe le flan de la colline du Gurten. Tard dans la soirée passe un train international, un train de nuit. Parti de Londres, il relie Venise. Une puissante locomotive tracte des voitures de la Compagnie des wagons-lits, un wagon restaurant situé au milieu du convoi et en queue de train une voiture bar. Dans les luxueux compartiments dorment de petites filles qui rêvent de princesses... A une table du wagon restaurant un couple hors d'âge rabâche des histoires de la vieille Europe... Dans la voiture bar envahies par la fumée de cigares, un pianiste joue "jolie môme" chanson de Ferré. Le train de nuit disparait dans une courbe. Deux phares rouges, cul du train, s’estompent dans la nuit. Les barrières du passage à niveau se lèvent libérant le passage. A cette heure proche de la mi-nuit seul un chat traverse les voies. Il part en chasse. Dans la cuisine de la Maison des delphiniums, le vent hurle dans le conduit d’aération. Un Super Constellation atterrit dans la tempête sur la piste de l’aéroport de Belp-Bern. Les coccinelles, depuis la fenêtre du petit salon Charles X - Louis XV distinguent les lumières de l’élégant avion qui arrive de l’Amérique.

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CINÉMA

- Mais... c'est l'intervention de cette grosse femme... C'est un ptit peu... enfin... ça va très loin.
- C'est là que je me rends compte que malheureusement, je vous ai beaucoup moins bien réussi que le porc.

Pierre et Thérèse.
Le père Noël est une ordure 

 

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Valéry

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